CHAPITRE 05 : Les aléas de la grossesse... Partie 1

Cher Journal,

Comme je me le suis promis, à partir de maintenant, je me confierai tout au long de tes pages afin de ne pas passer pour une folle, échappée de son asile lorsque je m'adresserai aux téléspectateurs/lecteurs de ce TV-Réality-Show ! Ce qui faut pas faire ! J'vous jure !...
Enfin bref ! Passons aux choses sérieuses. J'essaierai d'être aussi fidèle que possible dans le rapport des évènements que je vais conter par ton entremise. C'est une première pour moi tout ça, je te demanderai donc d'être super indulgent envers moi ! Donc, cela faisait maintenant 2 jours que j'avais découvert ma grossesse. Ouf ! Enfin une aiguille en moins à se retirer du pied, avais-je pensé dans ma grande naïveté ! Plus besoin de coucher avec des mecs pendant 9 mois ! Le rêve !!!... Le rêve ? Nooon ! J'étais loin de me douter, à ce moment-là, de ce par quoi j'allais être obligée de passer, d'endurer au nom de ce .... Bah, faut que je te dise, je m'étais super bien préparée comme il faut en lisant des livres sur l'accouchement, la grossesse et tout et tout !... C'est qu'un ramassis de baratin, au passage, ce qu'ils écrivent dedans pour vous décrire la grossesse comme une chose merveilleuse qui épanouit la femme en nous ! Ce qu'il faut pas inventer...Pub mensongère, je te dis ! Remboursez ! Faudrait être folle pour vouloir faire un enfant quand on sait vraiment à quoi s'attendre ! Ou alors vraiment vouloir un bébé à tout prix ou comme c'est mon cas, y être obligée par un évènement indépendant à notre volonté... Bref revenons-en à nos moutons, avant que je ne devienne chèvre. Depuis deux jours, j'étais enceinte et tout se passait pas trop mal, je finissais de m'installer, je peignais, et surtout je mangeais... Il fallait bien que je le nourrisse ce p'tit bout qui grandissait en moi, non ?. Je venais juste de me servir un yaourt quand on frappa à la porte. J'avais entendu, cette fois ! Je vous le donne en mille !... Et non ! Ce n'était malheureusement pas Jason ! Seulement J. ! Je le fis donc entrer, vu que je devais lui annoncer qu'il allait être Papa. Je n'aurai donc pas à l'appeler et c'était pas plus mal !

- Entre J ! L'apostrophai-je en m'effaçant afin de le laisser passer. Que me vaut l'honneur de ta visite impromptue ?
- ... C'est...

Devant son air interloqué, j'eus pitié de lui et décidai d'arrêter de le taquiner. C'est qu'il n'avait pas trop "l'air d'être dans son assiette" comme le dit l'expression. Excuse moi pour ce rapport à la nourriture, mais en ce moment, je n'arrête pas de manger, ou devrai-je dire que je m'empiffre ? En tous les cas, cette grossesse m'influence drôlement dans mon quotidien...

 

 

 

- Ce n'est rien ! J., Respire ! Je plaisantais ! Tiens allons nous asseoir, que je finisse de manger mon yaourt ! ensuite nous discuterons. Sinon, tu n'auras qu'à me raconter tes deux dernières journées en attendant...
- J'ai essayé de te joindre, tu sais. Tu ne m'as pas répondu ni rappelé, alors je suis passé à tout hasard voir si tout allait bien pour toi... me dit-il avec la mine d'un enfant battu penaud.

 

 

- Ecoute J., tu es un très gentil garçon, en passant outre sur le fait que tu fuies comme la peste tout engagement...
- Bah, non ! Justement ! J'ai réfléchii et... tu me rends fou, je n'arrête pas de penser à toi et... ça ne me ressemble pas... me coupa-t-il.  Il avait tout l'air d'être perdu. Il fallait que je le mette au parfum, avant qu'il ne me sorte le grand jeu et que je ne lui fasse trop de mal.
- Stop ! Je t'arrête de suite ! Ce n'était pas un reproche, et ça me va très bien que tu ne désire pas t'engager car ce que je vais t'annoncer ne te fera pas un plaisir fou, et te fera peut-être même fuir... Et si tu pensais me ramener au lit, n'y pense même pas !... Bon je me lance ! Tu vas être PAPA ! lui fis-je, faisant celle qui n'avait pas compris, histoire de couper court à de futurs épanchements. Le pauvre ! C'est que je ne suis pas sans coeur, tu sais.
- ...
- J. ? Tu vas bien ?

 

 

Sans un mot, J. se leva et quitta la pièce. Il s'était rendu dans la chambre d'enfants, qui bientôt servirait au futur bébé. Je lui laissai quelques minutes de solitude afin qu'il puisse se reprendre et ne le voyant toujours pas revenir, je le rejoignis. Je le trouvais debout, immobile, la mine défaite et fermée, à côté d'un des lits. Je m'assis dessus afin de lui parler, lui expliquer mon point de vue et le consoler si c'était dans mes moyens... Pour qu'il réagisse comme ça, il devait s'être attaché plus à moi que je ne le pensais de prime abord et j'en étais affreusement désolée pour lui... Cela me peinais de le voir souffrir... Mais on ne peut se forcer à aimer quelqu'un, si ? De toute manière, pour moi, la question était réglée d'avance... Il ne m'avait pas vue passer, perdu qu'il était dans ses pensées.

- J ? Tu m'entends ?
- ...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

- Je suis désolée de t'avoir annoncé ça comme ça ! Je ne voulais pas te faire de peine, tu sais ! Je ne te demande rien, mais tu pourras faire partie de la vie de ton enfant, fille ou garçon. Ce serait même préférable si tu es d'accord ! C'est tout ce que je peux t'offrir et tu m'en vois navrée... Soyons bons amis, veux-tu ? Je ne...
- Je vois que tu ne m'as pas compris tout à l'heure ! Je suis tombé fou amoureux de toi ! ! Et je suis prêt à passer outre ma peur de l'engagement avec toi si tu veux bien...

 

 

 - Oooh ! J. ! Non, s'il te plait ! Ne dit plus rien, finis-je par murmurer d'une voie éteinte, redoutant de devoir lui faire plus de mal encore.
- Virginia, je t'aime ! Epouse-moi, s'il te plait ! me supplia-t-il. Je te serai fidèle ! Tu seras désormais la seule et unique... Accepte, pour toi, moi et notre enfant..

 

 

Ce que je redoutais depuis le début, l'instant où il était entré, était finalement arrivé. Je demandais donc à J. de s'asseoir à mes côtés et lui expliquai gentiment mais fermement ce qu'il en était de mes sentiments et de la situation, enfin autant que je pouvais sans avoir à trop dévoiler ce secret qu'était le but de ce challenge et qui me pesait énormément...

- Je suis désolée d'avoir à te faire plus de peine encore... Mais tout comme je te crois lorsque tu me dis que tu m'aimes, autant je ne peux répondre aux sentiments que tu éprouves pour moi. Je t'aime bien mais comme un frère, un ami et tu m'en vois réellement navrée. De plus, même si je partageai ton amour, je ne serai pas tout à fait libre d'y répondre librement, au vu des circonstances de ma vie actuelle...
- Le fait que je t'ai pris ta virginité ne veut donc rien dire pour toi !!! Si tu pensais cela, pourquoi me l'as tu donnée alors que tu l'avais gardée jusqu'à maintenant ? Hein ?...
- Je ne peux te révéler pour le moment les raisons qui m'ont poussée à cet acte car elles sont, si je puis les qualifier ainsi, récentes et... Je te promets de t'expliquer tout cela un jour si tu acceptes que nous restions amis et de faire partie de la vie de ton enfant...

 

 

 - Si je ne puis faire partie de ta vie qu'à cette condition... Je te rappelle dans quelques temps... Passe une bonne fin de journée. A bientôt.

Sur ces mots, il quitta la pièce et je ne le revis pas durant les quelques mois qui suivirent cette discussion. Le pauvre était complètement abattu ! Mais ce n'est pas ma faute s'il était tombé amoureux de moi, quand même ! Si ? Où va-t-on si tous les hommes comme lui, soi-disant réticents à s'engager, tiraient des plans sur la comète après une nuit ! Je ne leur ai rien demandé tout de même ! Ca promet ! Si ça doit toujours se passer comme ça, je sens que je ne vais pas tenir le choc. Summer aura de sérieuses explications à fournir, c'est moi qui te le dit !!! En tous les cas, tout ce que je lui souhaite, est qu'il puisse trouver sa perle rare...

Pour moi, les jours qui suivirent ne furent pas folichons mais d'une monotonie bienvenue après ces évènements, qui m'avaient secouée et épuisée tant moralement que physiquement. Ils passaient plus ou moins rapidement et se ressemblaient les uns après les autres. Je ne vous cache pas que je passais beaucoup de temps à la salle de bain pour mes besoins quotidiens et ceux de ma grossesse,

 

 

ainsi que lorsqu'il fallait réparer les éléments de robinetterie qui fuyaient... Ce qui, à mon grand déplaisir, arrivait fréquemment. Quand j'en avais fini avec un,

 

 

 

 

 

 

je devais généralement m'occuper d'un second qui se mettait de la partie (après avoir pris une bonne douche, évidemment). Ensuite de quoi, il ne me restait plus qu'à essuyer le sol. Comme si, avec les petits moyens que j'avais, je pouvais me permettre d'appeler un plombier... Je m'étais donc, par la force des choses, mise au bricolage.

 

 

Il m'arrivait aussi de peindre régulièrement, afin d'arrondir mon pécule à la fin de chaque mois, pour des particuliers collectionneurs et amateurs de peinture. Je m'améliorais de jour en jour ! Enfin, je te laisse en juger par toi même. Parfois, il fallait voir ce qu'ils me commandaient ! Enfin, je ne pouvais me permettre, dans ma situation, de faire la fine bouche.

 

 

 

 

 

 

Durant ces quatre premiers mois de grossesse, j'en profitai pour m'améliorer en cuisine et en jardinage afin de pouvoir manger des légumes frais et pouvoir préparer de bons petits plats à mon petit bout. Je dois dire que mon jardin commençait à prendre forme et à me donner des fruits et légumes de très bonne qualité dont je revendais le surplus au marché du coin. Le reste finissait au frigo et me servait à me concocter des petits plats... Avec mes fringales constantes, dire que je passais beaucoup de temps à la cuisine était un euphémisme... Non mais regarde moi un peu ce ventre que je me paie !

 

 

Ah, faut que je te dise en passant ! J'ai enfin inauguré le barbecue ! Mais sans incident ! Quand j'y repense, Miss Pimbêche la Bêcheuse n'était vraiment pas douée !... Et le soir, après avoir dîné, il y aussi une chose à laquelle j'ai pris goût et me suis habituée avant de me coucher !... Eh non, ce n'est pas un Marie-Brisard, ni un Malibu ! Bien que je les adore ! Je suis enceinte, je te rappelle. Eh bien, ... je reçois régulièrement la visite de Jason, pour lequel mon coeur bat plus fort et chaque jour davantage. Dès qu'il apparait et qu'il me regarde avec ses yeux magnifiques, je perd le fil de mes pensées et me retrouve dans une sorte d'état second... Je sais bien que je n'ai pas le droit de penser à lui comme ça, et qu'il n'a aucune place dans ma vie à cause de ce jeu stupide ! Mais c'est plus fort que moi et j'ai du mal quand il est là, à me rappeler tout ce qui n'est pas lui...

 

 

 

Je m'interdisais pourtant de trop m'attacher à lui, car je ne pouvais ni ne voulais lui imposer ce calvaire qui est le mien. Mais ces visites régulières nous rapprochaient, malgré moi et ce, à mon corps défendant bien que notre relation restasse amicale et platonique. Je ne pouvais me permettre d'aller plus loin avec lui, de peur de ne plus pouvoir faire marche arrière par la suite et me retrouver piégée, à ne plus pouvoir remplir mes obligations. De plus, il y avait toujours ce problème que j'avais avec le sexe... Je ne me rappelle plus comment ni à quel moment, ses visites en étaient venues à être si régulières et vitales à mes yeux, ni ce qu'on se disait lorsqu'il était là. Tout ce que je peux dire c'est que j'attendais ses visites, avec chaque fois plus d'impatience... Et le laisser partir me coûtait de plus en plus.

 

 

 

 

Et il ne fallait surtout pas oublier que je lui cachais encore la vérité concernant le "TV-Réality-Show" et ne savais comment aborder le sujet, sans qu'il me prenne pour une folle ! Il pensait donc que j'avais été abandonnée par un petit copain de fac, puisque je n'avais pu le détromper à ce sujet lorsqu'il m'avait interrogée sur l'origine de ma grossesse ! Je n'avais pas eu la présence d'esprit d'évoquer une insémination artificielle. Parfois, en y repensant, je me dis que c'était pas plus mal. En outre ce n'était qu'un mensonge par omission et de rien du tout. Mais plus le temps passait, plus j'avais de mal à m'en dépétrer. Surtout que le temps passant, j'allais devoir avoir d'autres enfants avec d'autres mecs... Rolala ! Que c'est compliqué ! Dans quel pétrin m'étais-je encore fourrée ! ....

 

 

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A Suivre ...