Cher Journal,

Cela fait maintenant quelques jours que Don et moi avons conclu. J'ai de bons espoirs d'être enceinte de nouveau, mais j'attends d'en être tout à fait certaine avant de lui en parler, tout comme pour J avec Joris auparavant... Je ne l'ai d'ailleurs pas revu depuis l'autre soir, comme J avant lui puis Jason ensuite (bien que cela soit le seul des trois avec lequel je n'ai pas couché). Je me dis donc que je n'ai pas été à la hauteur ! Au contraire des deux autres, lui par contre, m'appelle tous les jours et malgré cela, je le sens tout de même légèrement plus distant. Serait-ce qu'il serait déjà passé à une autre fille et que je ne l'intéresse plus sur un plan physique ? Cela ne serait pas étonnant de la part d'un don juan comme lui. Sa réputation n'était déjà plus à faire, même avant que je le rencontre ! On disait même de lui que c'était un coureur de jupons... Il s'en serait donc retourné à ses conquêtes. Ce qui serait, quand même un soulagement pour moi. Cela en reviendrai à dire que je n'ai été l'aventure que d'un soir, ce que je suis réellement censée être. J'aimerai cependant en être tout à fait certaine. Et en même temps, cela en serait un peu vexant tout de même ! Je sais ce que tu vas me dire, que je ne sais pas ce que je veux, et tu reprendras avec raison cette citation "Souvent femme varie, bien fol est qui s'y fie"* ... Mais comprends moi bien, alors que je ne puis me payer le luxe de faire la difficile quand au choix des papas, j'ai tout de même ma fierté !... Enfin bref, tout ça pour en arriver à la conclusion que je l'aime bien et aimerait que nous restions amis. Et ne va surtout pas t'imaginer que je suis en train de tomber amoureuse de lui, en faisant un report des sentiments que j'ai pour Jason... En plus tu dois savoir que je nourris aussi le même espoir à l'encontre de J. J'espère qu'il redonnera signe de vie et que nous pourrons enfin être amis. Je voudrais rester dans la mesure du possible, l'amie des pères de mes enfants. Je pense que cela serait la meilleure solution pour tous ! Voila, cher journal, l'état d'esprit dans lequel je me débats actuellement. A côté de ça, je continue à améliorer ma peinture et honorer les quelques commandes que l'on m'en fait.



Mon jardin est aujourd'hui un peu plus fourni. Il donne de meilleurs fruits et légumes et ceci, grâce à mes bons soins. Ce qui n'est pas forcément évident tous les jours, et me fait parfois veiller tard. Il me faudra d'ailleurs, bientôt partir à la recherche de nouveaux fruits et légumes qui me manquent afin de l'agrandir encore un peu, et de gagner encore plus d'argent.









En ce qui concerne Joris, c'est un bébé assez calme, d'après ce que j'ai pu voir jusqu'à présent, bien que je n'ai pas trop de points de comparaison pour m'avancer réellement sur ce sujet. Il pleure pour manger et être changé mais le reste du temps, il dort ou attend sagement en s'agitant dans son berceau tranquillement. Ce qui me fait penser qu'il aura grandi avant que je n'accouche...







Enfin bref, ce n'est pas encore pour demain non plus ! Tu désires sûrement savoir alors, quel est l'évènement qui me fait venir vers toi aujourd'hui (vu que je ne viens seulement pour te conter les moments clés qui requièrent une importance quelconque). Bah figure-toi qu'hier matin, après ma douche, je décidai de rendre une petite visite surprise à mon amie Summer. Je déposai donc Joris à la garderie et appelai un taxi qui me laissa devant chez elle. Je fus accueillie, allez savoir pourquoi, par la Bêcheuse et La Limace qui m'apprirent que je venais de la rater. Mais que normalement, elle ne devrait pas tarder à revenir. Ils me firent donc assoir sur le canapé, devant la télé afin de me faire patienter, et sur lequel ils me rejoignirent. Je me retrouvais donc coincée entre eux deux, cernée... L'horreur !



Et La Limace qui se mit pas en tête de me taper la causette, plutôt que de regarder la télé.

- Alors Virginia, comment vas-tu ? Sum, nous a dit que tu participais à un jeu télévisé et que tu n'avais pas trop le temps de nous voir en ce moment. En quoi consiste-t-il exactement ?

Non mais quel boulet je te jure ! Dans la famille Lourding, je voudrai le fils ! Non mais je te jure, s'il faut mettre les pieds dans le plat, appelle La Limace, il s'en fera une joie...



- Je t'en pose des questions ? Le secret professionnel, tu connais ?...
- C'est bon Virg, montes pas sur tes grands chevaux ! C'était histoire de faire la conversation... Je m'excuse si je t'ai froissée.
- Ok ! Bon, elle revient quand Summer ? C'est pas que je m'ennuie, mais...



- T'as qu'à l'appeler si on est plus assez bien pour toi ! insinua la Bêcheuse, avec un brun de véhémence dans la voie, et qui jusque là ne pipait mot. Depuis que madame fais son jeu, même Sum n'est plus assez bien pour elle... continuait-elle, impitoyable. Elle reviendra quand elle reviendra. Madame apparait, et il faudrait que sa chère suivante soit à sa disposition mais le reste du temps, elle se fout si cette dernière est bien ou a de la peine...

J'étais tellement abasourdie par cette attaque soudaine que j'en restai sans voie.

- Stop Liberty ! s'insurgea La Limace, prenant à ma grande surprise ma défense. Sum nous a dis qu'elle n'était pas en cause et je la crois..
- Bah oui, voyons ! Cela t'arrange bien vu que t'es amoureux d'elle et que tu n'oses même pas le lui dire... Vas-y prend sa défense m'sieur l'amoureux !...

Pendant cette scène, j'étais allée de surprise en surprise ! Summer, malheureuse et pas bien, et n'ayant donné aucune raison à son mal être. Cela ne lui ressemblait pas. Ensuite La Limace nourissant des sentiments à mon égard ! J'étais où là ? Avais-je atterri dans la quatrième dimension ? J'allai sûrement me réveiller. Il fallait que je joigne Summer de toute urgence et que je quitte cette maison, où plus rien ne tournait comme d'habitude... J'attrapai donc mon téléphone et lançai l'appel.



- Allo ? Summer ? C'est Virginia ! Dis, là je suis chez toi et j'aurai aimé te voir... Oui. Tu en as pour encore longtemps ? ... Je vois. Par contre, ça m'arrange pas trop. Ne pourrais-t-on se rejoindre quelque part dans ce cas ?



- Super ! Je te rejoins la-bas ! A de suite... Entendu. A 15h, donc.

Je raccrochai sur ces mots et m'aperçus que La Limace nous avait quittées, La Bêcheuse et moi... Il me faudrait donc lui parler, un de ces jours, histoire qu'il ne souffre pas trop si ce que miss Bêcheuse s'avérait exact. Je l'avais peut-être mal jugé... En tous les cas, il me fallait me hâter afin de rejoindre Summer au musée et ne pas être en retard par la suite à la crêche. A chaque jour, son problème.



En arrivant, je vis qu'elle était déjà sur place et m'attendait. Je l'interpelai donc afin qu'elle me vit à son tour. En arrivant à sa hauteur, je la saluait assez froidement. Tant que je n'aurai le fin mot de l'histoire... Enfin, tu vois ce que je veux dire. Elle ne fit pas mine, non plus de s'approcher plus qu'il ne le fallait à deux inconnues. Je notai tout de même son malaise et le fait que La Bêcheuse n'avait peut-être pas tort. Ne sachant trop comment aborder la conversation maintenant, je me contentai d'un salut simple.

- Bonjour Summer. J'espère que tu n'as pas trop attendu...
- Bonjour ! Et non, t'inquiète pas. J'arrive juste, aussi. Me répondit-elle, l'air mal à l'aise.



- Je suppose que tu te doutes de la raison de ce rendez-vous...
- ...



- Ecoutes, je voudrais juste que tu me dises ce qui t'es passé par la tête pour m'inscrire à ce jeu débile qui a fait de ma vie un enfer désert sachant que je ne pourrai jamais prétendre à une vie normale ni trouver quelqu'un qui accepterai de partager ce fardeau avec moi ! Non maistu te rends compte ! Alors que tu me connais ! Je ne suis pas la fille qui cherche les aventures d'un soir et j'y suis condamnée malgré moi telle Marie-Madeleine. Je me sens sale ! Profiter des mecs, leur faire des enfants dans le dos... Mais as-tu pensé sérieusement, que même pour une maison, je serai prête à renoncer au grand amour, avec un grand A ?
- ...
- Mais dis quelque chose ! Summer !





- Je suis désolée, Virginia ! Ce n'était pas intentionnel de ma part et je m'en veut depuis tous les jours. Si tu savais... Murmura-t-elle d'une voie presque éteinte. Je ne l'ai pas fait exprès ne m'en veut pas.



- Attends, arrête moi, mais comment ne peut-on ne pas le faire exprès ? Tu as bien rempli ce formulaire en mon nom et en toute connaissance de cause !



- Je... commença-t-elle. Je comprends très bien ta colère... Ne crois tu pas que je ne m'en veuille pas tous les jours ? C'est parti d'un affreux malentendu. Si tu le veux bien, allons à l'intérieur. Je t'expliquerai tout. Sinon, te souviens-tu de Lyriane à la fac ?



- Bien sûr. Pourquoi cette question ?

Summer ne me répondit pas. Elle n'avait pas attendu que je lui réponde pour se diriger vers la vieille bâtisse. Je la suivis.



Une fois installées sur un pouf ou ce qui y ressemblait Summer débuta la narration de ce jour où tout avait changé pour moi.



Et ce que j'appris aurait pu me faire rire dans d'autres circonstances. Mais ce ne fut pas le cas ce jour-là. Et dire que cette histoire était partie d'une fille désirant se venger de Summer à cause d'une broutille. Lyriane lui avait parlé du concours et montré une partie de la pub, pensant que Summer s'inscrirait elle et non quelqu'un d'autre... Devais-je continuer d'en vouloir à Summer ou devais-je en vouloir à Lyriane ? Je résolus que c'était une perte de temps et que cela ne changerait rien à la situation. Tout ce que cela m'apporterait c'était de me faire du mal inutilement. J'avais bien d'autres chats à fouetter pour le moment. J'entrepris donc de raconter à Summer par le détail, ce qui m'était arrivé depuis que nous nous étions vues la dernière fois, il y a un peu plus d'un an. Jason, les sentiments que je nourrissais à son égard. J, avec qui j'avais eu Joris et qui, malheureusement pour lui, était tombé amoureux de moi, et enfin Don, que j'appréciais énormément et qui était le père de l'enfant que j'attendais... Elle réussit même à me faire rire et à me faire oublier pendant un moment ma situation.



Le reste de l'après-midi s'écoula bien trop vite à mon goût, et bientôt, mous dûmes nous quitter. Elle me raccompagna jusqu'à la maison afin de retarder le moment de partir et me promis de m'appeler dès que possible, afin que nous nous organisions une petite sortie entre filles. En me serrant dans ses bras avant de me quitter, elle me murmura dans le creux de l'oreille, qu'elle pensait que Jason reviendrai bientôt et qu'elle était sûre qu'il comprendrait et accepterai la situation, que je ne devais pas avoir peur de lui en parler. Elle me soutint que le public verrait d'un bon oeil une histoire d'amour... Même si je doutais que cela se passe ainsi, ses encouragements et sa foi en moi me firent du bien.





Il ne me restait plus qu'à aller récupérer Joris et continuer. J'avais hâte de la revoir. Elle m'avait manquée, même si je n'avais osé me l'avouer.