CHAPITRE 06 : Bienvenue à toi, petit coeur ! ... Partie 1

Cher Journal,

Tu vas penser que je passe mon temps à m'excuser, mais je suis une fois de plus désolée de ne pas être passée plutôt te faire mon "rapport". Deux mois et demi se sont écoulés depuis le dernier.... Je tiens tout de même à te rassurer, je vais aussi bien que possible étant donné les circonstances et j'ai enfin pris mes marques dans cette vie de fous qui sera la mienne, bien que cela n'ai pas été sans mal....
Enfin bref, tout ça pour te dire que je suis heureuse de t'annoncer que le bébé est enfin né... C'est un amour de petit garçon de 2.980 kgs. Je l'ai appelé Joris.

N'est-il pas beau, mon petit ange ? Il est tellement mignon que j'ai sans cesse envie de le prendre dans mes bras afin de le câliner. En dehors de cela, c'est un petit garçon calme pour le moment, qui ne pleure que pour les biberons et lorsque sa couche est sale. Espérons que cela va durer...

Tu te demandes sûrement comment cela s'est passé... Eh bien non sans douleur... J'ai accouché hier matin, mais il prend déjà tellement de place dans ma vie, qu'il me donne l'impression d'être là depuis un peu plus longtemps que cela. Surtout que les gestes quotidiens pour s'occuper de lui sont assez répétitifs.

Le nourrir, ( Joris est assez goulu. J'ai décidé de l'allaiter mais cela n'en a peut-être pas l'air, vu qu'il tête par dessus mon T-Shirt. Vous devez trouver cela bizarre, tout comme moi au départ, mais c'est comme cela que ça se pratique ici ! Je suis d'accord avec vous, ils sont pas finis dans le coin !)

et le changer (encore une de leur pratique où il ne faut surtout pas sortir nos chers petits anges du berceau afin de leur changer les fesses. Ils disent qu'en procédant ainsi il y a moins de risque d'accidents de nourrissons).

Tu veux avoir un peu plus de détails ? Tu trouves que j'élude la journée de l'accouchement ?...Très bien, alors voilà.

Comme tous les matins, je me levai ce jour-là alors que les premiers rayons du soleil effleuraient de leur douce chaleur, ma petite maisonnette. Tu dois savoir que sur la fin de ma grossesse, malgré ma fatigue, je ne pouvais dormir au-delà d'une certaine heure, car ce cher amour n'arrêtait de danser la salsa à tout va afin que je change de position... A la différence des autres jours, je ressentais de petites douleurs abdominales, dans le bas-ventre qui m'inquiétèrent un moment, mais elles se tassèrent dès que j'eus pris mon petit-déjeuner. Je continuais donc à vaquer à mes occupations afin de mettre la dernière touche à la chambre quand je reçus la visite de Don. Il me tint compagnie tandis que je m'affairais. Nous avons sympathisé ces derniers temps, et à défaut de Jason, toujours aux abonnés absents ou de J qui n'avait pas encore réussi à surmonter sa peine, il se faisait plus présent et m'aidait à surmonter mes angoisses de future maman approchant de son terme.

 Et je ne sais ce qui me pris, mais sur le moment, la folie de l'instant...

Comme tu peux le voir ça l'a drôlement surpris ! Nous n'eûmes malheureusement pas le temps d'épiloguer outre mesure car je me pliai tout à coup de douleur, et dans la seconde qui suivit, je me retrouvai trempée... Don m'a été d'un grand secours. Alors que je me changeai, il s'occupa de m'appeler un taxi. Il poussa même la gentillesse à m'accompagner, ce qui fait que je ne perdis pas de temps et arrivai en une durée record aux abords de l'hôpital où Don, disparut après m'avoir laissée aux mains des infirmiers de service. Il me promis qu'il m'appellerait pour prendre des nouvelles et me souhaita bon courage... Je ne pouvais lui en vouloir, ce n'était pas de son bébé que j'allais accoucher.
Je fus prise en charge au bout d'une heure et demie et l'accouchement fut assez long, si bien que je ne rentrai à la maison qu'en milieu d'après-midi. J'avais à peine terminé de nourrir Joris que Don m'appela, comme il l'avait promis et apprenant que j'étais déjà sortie, me proposa de le rejoindre au Musée d'Oasis Springs. Je dois t'avouer que je me suis tâtée deux bonnes et longues minutes avant d'accepter. Tu seras fière de moi, enfin j'espère, en découvrant la suite...
Je déposai donc Joris à la garderie et rejoignit Don qui faisait le pied de grue devant le musée.

- Salut ! J'espère que je ne suis pas trop en retard ! Il y avait de la circulation sur la route...

En arrivant à sa hauteur et découvrant la tête qu'il faisait, je retins difficilement un sourire. Le beau Don avait l'air d'apprécier le fait que j'ai retrouvé ma ligne... Le séducteur en lui se réveillait-il ? Cela m'arrangerait, pensais-je en moi-même. Il ne fallait pas que je perde trop de temps... Je ne tardai pas à avoir la réponse à ma question.

- C'est bon ? Prêt pour la visite ? Comment t'est-il venu l'idée que cela pourrait me plaire ?
- ...
- Don ? Ca va ?...

 ... La Terre appelle La Lune ! Me recevez-vous ?... Alors, il y a un lama volant qui a percuté un éléphant rose qui avait grillé un feu, en ne respectant pas la priorité à droite...

 - Oui, bien sûr. Tu sais que tu es magnifique ! Tu étais déjà belle enceinte, mais là t'es canon ! Me murmura-t-il sur le ton de la confidence.

Ne pouvant m'en empêcher, j'éclatai de rire à ces mots. Le Séducteur Don était entré en action ! "Mode Playboy" on, activé.

- J'ai dit quoi de drôle ?...
- Rien, t'inquiètes ! Mais ta manière d'amener la chose, mine de rien dénote le séducteur chevronné, et la tête que tu as faite... Trop drôle ! Tu es vraiment impayable ! Désolée, mais je n'ai pu m'en empêcher...
- C'est un compliment ? me demanda-t-il inquiet de savoir comment prendre la répartie que je venais de faire. A moins qu'il ne pensa que je ne sois devenue folle. Ce qui pourrait être le cas vu le scepticisme avec lequel il me regardait, à ce moment-là.

A cet instant précis, je me sentis comme libérée du poids des inquiétudes qui me pesaient sur les épaules, légère... En accord avec moi même, plus sereine. Et non ! Ne vas pas t'imaginer que j'ai bu sur la route pour me donner du courage !